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HISTOIRE de CONS
28 janvier 2014

couple pathologique

               J’irai passer le week-end seule chez mes parents, à a campagne. Comme à chaque fois, je filerai au jardin, passerai la barrière, enjamberai les orties et m’allongerai au bord de l’eau. Galets et sable fin, le bruit de l’eau. Mes parents furent ce qu’on pourrait appeler un couple pathologique même si la logique de leur union m’a longtemps échappée. Jusqu’à ce jour où j’ai touché leur vérité (un poisson plisse la peau de l’eau). Comme deux combattants, l’un borgne l’autre sourd, ils ont mené une guerre des tranchées assidue et robuste depuis plus de trente ans.

               A première vue, on peut croire qu’ils se tirent dessus, à cause des rafales et des balles perdues. Invitez-vous chez eux une semaine et vous découvrirez que c’est la même guerre qu’ils mènent, côte à côte, ne s’épargnant rien. Sans complaisance et sans pitié, ils sont bien dans la même galère et ne la quitteront qu’ensemble, dans l’usure des injures et le fracas des opinions délavées.

             Mes parents ne l’affligent plus, j’ai la nostalgie de leurs aboiements railleurs, de leur hostilité inébranlable. Je sais qu’en disant ça, je défends leur suprématie. J’ai encore peur de perdre en héroïsme paternel et rechigne à ne pas imiter ma mère martyre abstinente. Sauf que je n’ai plus rien à craindre de la blessure et de la meurtrissure, je m'en sers de charpente.

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