Autodafé

                  J’ai cycliquement besoin de règlements de comptes musclés intérieurs. J’injurie ma mère et lui ordonne de rester à sa place, de ne plus s’ingérer dans mes affaires courantes puis me tourne vers mon père : « bordel de merde ! Sors de ton trou et occupe-toi de ta femme ! ». Je vis tout cela intérieurement bien sûr tandis qu’extérieurement je ressemble plus à cette spectatrice neutre qui voit tout mais n’intervient pas. Ma récente faillite dit l’arrêt du financement de cette vieille comédie familiale : les costumes sont élimés, le ton n’y est plus. Ce n’est plus le fracas des applaudissements qui crépite sur la scène de mon théâtre intérieur mais bien les flammes d’un autodafé caniculaire qui va assainir tout ça.