l'homme au prénom composé
Je l’avoue, je confesse, je l’ai pris pour mon sauveur, lui, cet homme au prénom composé. Même si j’ai d’abord refusé l’argent qu’il me proposait, j’ai petit à petit accepté des sommes mineures. J’ai amarré sur lui l’infaillibilité paternelle, financièrement parlant. Depuis mon retour de Londres, je suis hébergée chez lui, dans un appartement lyonnais qu’il finance. Aujourd’hui cet arrangement me dérange sauf que je n’ai pas déployé les moyens financiers d’y remédier. Je sais une chose cependant, je n’userai pas cette fois d’intransigeance ni d’auto-accusation meurtrière. J’avoue ceci dans l’intention de reconnaître certaines de mes motivations que j’ai trop tendance à terrer. Je vais saisir ces motifs comme autant de mauvaises herbes qui, laissées en terre après leur arrachage deviendront nourricières, grâce aux influences climatiques.