adieu gentille fille
Il y a eu ce retour de Londres de décembre où quelque chose s’est rompu. J’ai cessé de soupçonner l’autre de tromperie, jalousie, dissimulation, haine secrète, rejet, entêtement. C’est moi-même qui porte ces traits. Je redoute mes pensées, mes actions, mes jugements, mes centres d’attirance et de répulsion. Il y a encore quelques mois une certaine spontanéité joviale mettait mon corps en mouvement et me donnait la sensation d’être vivante. A présent, parce qu’elles tonitruent, ces qualités s’avèrent défensives et porteuses de simulacre.
Je m’explique, maintenant que mes rêves me décrivent comme quelqu’un d’avare, de méfiant, de médisant volontiers manipulateur, obstiné et négateur, je ne peux plus m’accrocher de façon aussi caricaturale à la gentille fille. Attention, je ne dis pas être l’objet d’une tranchée construite entre deux camps adverses. Je m’attelle à la construction d’un enclos à l’intérieur duquel les jeux inter-villes pourront avoir lieu.