mon psy et caetera

                 Je vois un psychanalyste pour je ne sais plus quelle raison précise. J’entrevois seulement quelques-unes des déraisons de mon choix. Cet homme, ma mère le côtoyait bien avant moi. Au tout début, je n’ai pas soupçonné cette filiation troyenne pourtant évidente. Au contraire, je l’ai construite de bric et de broc, me félicitant de passer par le même accoucheur qu’elle, à quelques années d’intervalle.

            C’est ainsi que j’ai encouragé le spectre de ma devancière à errer au hasard de mes récits, déterrant les os qu’elle avait enfouis des années auparavant, pour mes jours de disette. Cet homme, au fil des séances est devenu elle. Attendrissant et haïssable, accaparant et affranchisseur. Aujourd’hui, telle une factrice cheval maladroite, j’apporte les derniers galets. Demain c’est l’homme porteur de ma mère que je quitte d’une poignée de main ferme.